Plus de 5 mois après la clôture calamiteuse de la COP-15 de Copenhague[i], et 6 mois avant la Cop-16 de Cancun au Mexique (29 nov – 10 déc), la rencontre intermédiaire de Bonn (31 mai – 11 juin) s’est ouverte dans un climat de défiance.
D’Yvo de Boer à Christiana Figueres qui va lui succéder le 1er juillet, en passant par les négociateurs et observateurs les plus avertis, les déclarations annonçant qu’il n’y aura pas d’accord sur le climat cette année et qu’il faudrait se contenter des mesures « opérationnelles » pour aider les pays les plus pauvres et protéger les forêts, ne cessent de se multiplier.
Comme s’il était possible d’écarter le cœur des négociations – les engagements contraignants de réduction de GES des pays développés – pour se concentrer sur ce qui serait plus aisé. De fait, les pays développés agitent quelques milliards d’euros et des mécanismes de financements de projets moins carbonés au Sud pour masquer leur propre incapacité à réduire leurs émissions domestiques de GES et transformer leurs modèles économiques. Certains pays du Sud, comme la Bolivie, et les mouvements sociaux ne sont pas dupes et réclament que les propositions contenues dans l’accord des peuples de Cochabamba, notamment un engagement de réduction de 50 % d’ici 2020, soient intégrées dans les textes des négociations au même niveau que celles du pseudo-accord de Copenhague.
Il faut rappeler à celles et ceux qui disent souhaiter redonner « confiance dans le processus de négociations » que cette « confiance » nécessite des actes et non plus des engagements vagues au final non tenus. Aujourd’hui, l’incurie des principaux gouvernements de la planète ont de fait ouvert la porte à l’offensive des climato-sceptiques. Face à cela, les mouvements sociaux sont revenus de Cochabamba avec un agenda de rendez-vous et d’initiatives pour 2010 – ici à Bonn et semaine internationale d’actions décentralisées du 10 au 16 octobre – afin d’imposer de véritables solutions, dans les négociations et sur le terrain. Seul un véritable rapport de force, s’appuyant sur des revendications globales ancrées dans des pratiques alternatives le permettra.
Documents :
Dérèglements climatiques et environnementaux : passer à l’offensive ! par Maxime Combes, point d’étape rédigé avant l’ouverture de de la rencontre de Bonn.
Article de Libération ici et dépêche Reuters ici.
Intervention de la coalition Climate Justice Now ! lors de l’ouverture du groupe de travail sur le protocole de Kyoto ici,
[i] Voir Trois leçons rapides de «Flopenhague», http://copenhague.blogs.liberation.fr/climat/2009/12/trois-leçons-rapides-de-flopenhague.html
Mots-clefs : bonn, cancun, Climat, copenhague, défiance, négociations, solutions
juin 4, 2010 à 7:11 |
A propos des campagnes des « sceptiques-sauf-d’eux-mêmes », il faut les mettre en perspective les unes avec les autres. Elles font des ravages parce que le public n’est pas assez informé sur ces personnes et leurs divers liens. Pour ceux qui se débrouillent en anglais, voir le site « DeSmogBlog » et lire le livre « The Climate Cover-Up » de James Hoggan (Greystone).En résumé, il n’y a pas vraiment de problèmes scientifiques, même s’il reste des incertitudes sur diverses conséquences des changements climatiques anthropiques, mais il y a un énorme problème de « com » , qui manipule le public. Pour que les choses soient claires et que la démarche citoyenne suive son cours, il faut aussi faire connaître cette facette de l-information…
juin 4, 2010 à 9:45 |
je suis désabusée. Copenhague a été un fiasco. la manif n’a même pas été retransmise correctement. Je fais aussi partie de Greepeace et d’une petite association locale « la terre en héritage » qui défend la nourriture bio et l’environnement bio. On n’ose pratiquement plus prononcer le mot »bio » sans se faire taxer « d’extrémiste ». Les grandes surfaces se sont appropriées le « terme de commerce équitable » au détriment de solidar Monde. Il faudrait informer le consommateur – c’est très difficile – les films débat n’intéressent plus grand monde – les salles sont pratiquement vides. Enercoop- idem. En revanche, Rabby mobilise, c’est bien – de même que le professeur Joyeux. A Annecy les gens sont très motivés pour les prochains jeux olympiques- les AT ont monté un comité anti JO – peu de succès….
juin 21, 2010 à 6:45 |
nous sommes en présence de deux forces qui s’opposent, celle des peuples conscient des contraintes et mensonges « officiels » qu’ils subissent et celle des chantres du libéralisme sans contrainte qui ne veulent pas abandonner les privilèges qui les font vivre dans l’opulence. Il est grand temps d’élever les consciences pour que la pleine citoyenneté s’exprime et s’impose et que la démocratie reprenne enfin sa vraie dimension, celle de l’être humain.
septembre 11, 2010 à 8:01 |
Sur ce sujet et d’autres, voir mon blog http://jmmasson.wordpress.com
Il y a des liens…à suivre!
amicalement
JM Masson