A Cancun, la mise en place d’un fond vert pour le climat a été présenté comme un véritable succès. Publiquement, les pays dits « développés » avaient confirmé les 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour répondre aux besoins des pays en voie de développement et des financements à court terme et rapides de 30 milliards de dollars pour la période 2010-2012 pour des projets d’adaptation et d’atténuation. Néanmoins, dans le détail, les sources de financement du fonds vert n’avaient pas été précisées, laissant la porte ouverte à une primauté de financements privés possiblement issus des marchés carbone. Et la gestion du fonds devait être confié pour les trois prochaines années à la Banque Mondiale, institution internationale qui ne cesse d’accroître ses financements pour les projets d’extraction de pétrole.
Afin d’établir plus précisément les contours de ce Fond Vert pour le climat en prévision de la COP de Durban (28 novembre – 9 décembre), un comité de transition regroupant les représentants d’une quarantaine de pays se réunit régulièrement. Sa troisième réunion se tient du 11 au 13 septembre à Genève. A cette occasion, des associations, ONG et réseaux internationaux, s’alarmant du rôle promis au secteur et des financements privés, ont écrit aux membres de ce comité de transition afin de rappeler un certain nombre d’exigences :
- Les contributions principales au fonds doivent être prévisibles, additionnelles et publiques et les fonds privés sont contraires aux buts et aux principes des financements pour le climat ;
- Le fonds ne doit pas utiliser des instruments spéculatifs pour lever des capitaux sur les marchés financiers, y compris les marchés carbone : la volatilité actuelle des marchés boursiers dans le monde constitue un rappel clair que de tels outils ne sont guère une base pour une stratégie de financement stable et soutenable du fonds climat ;
- Le fonds doit soutenir les programmes impulsés par les pays et son utilisation doit être déterminée par les pays en développement sur la base de processus de planification participative et souveraine.
- le Comité de transition doit rompre avec le statu quo « business as usual » et s’engager sur une voie de transformation pour le développement soutenable et la résilience des communautés.
Pour que ce fonds soit en conformité avec les principes de responsabilité historique, d’équité et de justice, ce fonds doit être alimenté à la hauteur de la dette climatique accumulée par les pays du Nord, et qu’en aucun cas ce ne doit être un nouvel outil servant à enrichir les entreprises et financiers internationaux.
Pour aller plus loin :
- Télécharger ici la lettre envoyée.
- signer la lettre en ligne : http://www.worldbankoutofclimate.org/?p=601
- 1ère lettre d’interpellation du comité de transition au printemps : http://www.worldbankoutofclimate.org/?p=536
Mots-clefs : Banque Mondiale, cancun, Climat, Durban, finance, financement, fonds vert pour le climat, marché carbone, responsabilité historique, spéculation
25 octobre 2011 à 12 12 30 103010 |
[...] Le plus probable est donc que ce qui reste de contraignant, le protocole de Kyoto, soit abandonné au profit des seuls engagements volontaires. Par ailleurs, le Fonds Verts pour le Climat n’est toujours pas en place et s’il devait le devenir à Durban il laisserait a primauté aux financements privés issus des marchés, notamment du carbone, en donnant un rôle majeur à la Banque Mondiale. [...]