Articles Taggés « canada »

Etats-Unis : 1252 manifestants contre les sables bitumineux arrêtés

septembre 26, 2011

Du 20 août au 3 septembre, des milliers de personnes ont participé à des sit-in quotidiens devant la Maison-Blanche pour l’une des plus importantes campagnes de désobéissance civile jamais planifiées aux États-Unis pour une cause écologique. Interdits, ces rassemblements ont abouti à l’arrestation de 1 252 personnes. Des dizaines d’autres actions ont été organisées aux États-Unis et au Canada, à l’initiative de Tar Sands Action, afin de s’opposer à la construction d’un pipeline, Keystone XL, acheminant le pétrole produit à partir de sables bitumineux de l’Alberta vers des raffineries du Texas.

Long de 2 735 kilomètres, ce pipeline doit traverser du nord au sud les États du Montana, du Dakota-du-Sud, du Nebraska, du Kansas et de l’Oklahoma. Coûtant 7 milliards de dollars et porté par la major de l’énergie nord-américaine TransCanada, il pourrait acheminer 700 000 à 800 000 barils de pétrole non raffiné par jour. Au delà des importants risques de fuites, c’est l’idée même d’extraire du pétrole des sables bitumineux et de l’exporter partout sur la planète, et notamment en Europe, qui a suscité cette très importante mobilisation.

Etait notamment ciblés la Maison-Blanche et Barack Obama car ce projet de pipeline, aujourd’hui considéré « d’intérêt national », doit obtenir une autorisation présidentielle d’ici la fin de l’année. Rappeler comme l’ont fait neuf prix Nobel, la promesse d’Obama « de créer une économie faite d’énergie propre » et ainsi peser pour obtenir l’abandon de ce pipeline est soutenu par des canadiens comme Naomi Klein qui, convaincus qu’il n’y a rien à attendre de leur gouvernement conservateur nouvellement et triomphalement réélu, soutient une « stratégie pour étrangler les sables bitumineux de l’extérieur ». Une stratégie à développer en Europe pour stopper la production de ce pétrole sale ?

Pour aller plus loin :

Cochabamba +1 contre les sables bitumineux et les gaz de schiste.

avril 23, 2011

Il y a tout juste un an, Evo Morales et le gouvernement bolivien conviaient une Conférence mondiale des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre-Mère à Cochabamba. Quelques mois après les résultats affligeants du sommet de Copenhague, 35 000 personnes venues de plus de 140 pays de la planète ont contribué à la rédaction d’un « accord des peuples » préconisant de véritables solutions alternatives face aux défis climatiques et environnementaux. Malgré les multiples initiatives des réseaux Climate Justice Now et la détermination de la Bolivie pour faire adopter ces mesures dans le cadre des négociations officielles, le dernier sommet de Cancun n’a fait qu’entériner les pseudo-décisions prises par quelques pays à Copenhague. Qui plus est, certains pays, comme le Japon ou le Canada ont voulu enterrer le protocole de Kyoto, seul instrument légalement et actuellement contraignant.

Heureuse initiative donc que celle prise par d’Alternatives Québec et de Canadian Dimension consistant à organiser les 15, 16 et 17 avril 2011 à Montréal une rencontre « Cochabamba +1 pour la justice climatique et les alternatives écologiques », tout juste un an après. « Véritable hors la loi écologique », selon les mots de Maude Barlow, le Canada, pourtant signataire du protocole de Kyoto, ne respecte aucun de ses engagements. Il s’est par ailleurs lancé dans une course folle à l’extraction des ressources naturelles fossiles, sables bitumineux et gaz de schiste en tête, quel qu’en soit le prix.

Permettant de confronter des mouvements et intellectuels francophones et anglophones, mobilisations contre les gaz de schistes ou les sables bitumineux, ce week-end aura permis de travailler à la convergence des luttes sociales et environnementales dans la perspective d’un mouvement pour la justice climatique en mesure de déconstruire un imaginaire extractiviste profondément ancré dans nos sociétés.

Pour lire un compte-rendu plus complet, cliquez ici.

Total, complice d’un désastre écologique et humain au Canada – Arrêt de l’exploitation des sables bitumineux !

mai 23, 2010

En causant l’équivalent d’une marée noire par an, l’extraction et le raffinage de pétrole issu des sables bitumineux d’Alberta (Canada) est une véritable catastrophe écologique, sociale et humaine : déforestation des forêts boréales, utilisation de quantités d’eau et de gaz disproportionnées, rejets toxiques stockés pour des années sans protection, etc…

Total, déjà présent sur trois gisements, a annoncé qu’il investirait 15 à 20 milliards de dollars canadiens dans les années à venir pour que les sables bitumineux assurent 10 % de sa production totale.

A l’occasion de l’Assemblée Générale de Total, ce 21 mai, plusieurs initiatives (conférence de presse, projection-débat autour du flim H2Oil, action symbolique, etc…) soutenues par le collectif Urgence Climatique Justice Sociale ont été organisées pour exiger (voir dossier de presse) :

-          que les droits des populations locales impactées par l’exploitation des sables bitumineux soient respectés ;

-          que Total se désengage unilatéralement de l’exploitation des sables bitumineux en Alberta ou, si refus, que le gouvernement français l’y contraigne ;

-          que les établissements financiers cessent leurs investissements dans les sables bitumineux;

-          que l’Union Européenne distingue les hydrocarbures en provenance des sables bitumineux dans la mise en place de la Directive Carburant ;

-          que le Gouvernement du Canada respecte les engagements pris sous le protocole de Kyoto et s’engage sur de véritables politiques de réduction d’émissions de gaz à effets de serre.

-          que l’ensemble des pays du G20 s’engagent lors du prochain sommet de Toronto (Canada) à ne pas exploiter et/ou importer et consommer le pétrole issu des sables bitumineux afin de ne pas accroître les dérèglements climatiques en cours ;

A quelques jours de la rencontre intermédiaire de Bonn (31 mai – 11 juin), les pays développés doivent comprendre que seuls des actes concrets, contraignants et à la hauteur des enjeux permettraient de faire advenir « la confiance » qu’ils appellent de leurs vœux pour la reprise des négociations internationales.  La question des sables bitumineux leur en offre l’opportunité : mettons fin au greenwashing des multinationales et des déclarations lénifiantes sans effet pour enfin s’engager sur le chemin de véritables solutions comme une régulation draconienne de la production de pétrole, notamment issus des sables bitumineux.

Sables bitumineux : l’UE, complice du Canada ?

mai 1, 2010

Ce mercredi 5 mai se tient à Bruxelles un sommet UE-Canada. Les dérèglements climatiques sont au programme. Nous pourrions légitimement attendre de l’Union Européenne, en quête de leadership sur le climat, qu’elle interpelle vivement le premier Ministre canadien, Stephen Harper, qui sera par ailleurs l’hôte du prochain G20 (Toronto – 27 et 28 juin). En effet, le gouvernement canadien refuse toujours de s’engager sur de véritables politiques de réduction d’émissions de gaz à effets de serre (GES) tout en facilitant l’extraction du pétrole le plus polluant de la planète dans les sables bitumineux d’Alberta.

Ainsi, le Canada, et par son entremise les lobbies pétroliers, exerce une forte pression sur l’Union Européenne pour qu’elle ne soit pas trop stricte et sévère dans l’application de sa directive sur la qualité des carburants qui prévoit que les fournisseurs de carburant réduisent leurs émissions de 6 % d’ici 2020. Alors que c’est déjà peu, leur objectif est d’empêcher que l’UE différencie les carburants en fonction des émissions de GES qu’ils suscitent, aussi bien par leur extraction que par leur utilisation. Le document de travail sur les modalités exécutoires de la directive qui affirmait noir sur blanc que le pétrole extrait des sables bitumineux est plus polluant[1] que le pétrole dit « conventionnel »[2] vient en effet d’être modifié (voir ici). C’est loin d’être anodin : appliquer le taux moyen au pétrole issu de ces sables reviendrait à légitimer leur extraction. Alertés par des ONG européennes (voir ici), quelques députés européens ont pris des initiatives parlementaires (voir ici et ici).

Ce ne sera pas suffisant pour mettre fin à la catastrophe écologique, sociale et humaine (voir cet excellent article) que constitue l’extraction de ce pétrole, qui fait du Canada le deuxième pays en termes de réserves, derrière l’Arabie Saoudite, et le premier fournisseur des Etats-Unis. Sous la forêt boréale, ce sont 170 milliards de barils qui, pour être transformés en pétrole lourd, nécessitent des quantités d’eau indécentes (4 à 5 barils pour un de pétrole), de gaz naturel (un demi baril pour un de pétrole) et rejettent trois fois plus de GES que l’exploitation du pétrole « conventionnel ». En causant l’équivalent d’une marée noire par an, ces pratiques détruisent la faune et la flore de manière spectaculaire tout en exterminant les populations autochtones victimes des maladies produites par la pollution des eaux, de l’air et des ressources issues de la pêche et de la chasse.

A l’occasion des Assemblées Générales des principales compagnies pétrolières européennes, des représentants de ces peuples sont en Europe pour interpeller l’opinion publique. Ils multiplient pour cela les actions de rue, comme ici lors de l’AG de BP. De son côté, Total, déjà présent sur trois gisements, a annoncé qu’il investirait 15 à 20 milliards de dollars canadiens dans les années à venir pour que les sables bitumineux assurent 10 % de sa production totale. Lors de l’AG de Total le 21 mai prochain, plusieurs initiatives seront prises, en présence de représentants de ces peuples amérindiens. Plus d’informations à venir.


[1] 107 grammes de CO2 par mégajoule d’énergie produite

[2] 85,8 grammes de CO2 par mégajoule d’énergie produite


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